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Le CIAPA est un centre intersectoriel d'accueil en pédopsychiatrie pour adolescents. Cet hôpital du GHU- Paris propose aux adolescents en situation de crise une évaluation rapide et si nécessaire une hospitalisation .
C'est un hôpital où l'on pratique une psychiatrie institutionnelle bienveillante. C'est d'ailleurs un hôpital ouvert donc en accord avec la famille, les jeunes acceptent, non contraints, d'être séparés de leur famille et si nécessaire une médication, pour leur permettre de se concentrer sur leur rétablissement. Aucun écran, ni communication extérieure ne sont autorisés pendant une semaine minimum. et c'est en discussion avec le médecin psychiatre référent et la famille ensuite que seront réintroduits les appels, visites puis sorties éventuelles.
.Au RDC un accueil et des bureaux servent à recevoir les familles et les adolescents en première consultation. Un patio permet aux jeunes hospitalisés de prendre l'air ou de fumer une cigarette .La partie hospitalisation se trouve en étages. Au 1er, les lieux de vie où les ados passent une grande partie de leur journée. La grande salle met à disposition un babyfoot et une table de pingpong ainsi que de nombreux jeux de société, Il y a aussi la cantine, des salles pour les entretiens, une bibliothèque, une salle d'activités plastiques, une salle de sport et une salle télé. Chaque activité, sur la base du volontariat du jeune, doit être validée par le médecin référent.
Au Ciapa l'écoute et l'attention sont permanentes. Tout peut faire sens. A tout moment un jeune peut demander à avoir un entretien. En plus du médecin psychiatre, toute l'équipe est d'ailleurs en capacité de prendre soin. Mais tout échange sera retranscrit en réunion d' équipe. Apres le temps calme obligatoire du début d 'après midi dans les chambres, il n'est pas rare qu'il y ait des échanges. plus informels
Les repas sont également des moments thérapeutiques importants.. Ils sont toujours partagés entre soignants et jeunes. Personne n'est contraint de manger mais tout sera discuté ensuite .entre autre au sein de l'équipe car c'est souvent un moment privilégié de partages.
L'équipe échange les informations plusieurs fois par jour et chaque décision est collective. A chaque changement d'équipe une réunion de passation est faite entre soignants. car comme dans tous les hôpitaux, une équipe est présente 24/24 .
ainsi il y a 1 médecin de garde, 1 aide soignante et 1 infirmier minimum même la nuit où des tensions peuvent être plus fortes. L'équipe de nuit à chaque nouveau patient propose d'ailleurs une médiation doudou.
Il est fréquent que les ados aient du mal à formuler, à identifier, à dire, donc toutes sortes de médiations sont mises en place au sein du CIAPA et en extérieur, .pour que les jeunes puissent s'exprimer autrement que par la parole La danse, le théâtre, le cinéma, les débats autour de sujets de presse et de société, la photo les aident à 'extérioriser des émotions, des sensations, des mots. Chaque médiation est encadrée par un psychiatre, un infirmier un aide soignant qui accueillent ces expressions et chaque médiation fait l'objet d'un compte rendu..
Le CIAPA reste un hôpital, On y dispense tous les soins médicaux nécessaires (prises de sang analyses d'urines etc). Tous les matins, les infirmiers prennent la tension, relèvent le poids et prennent la température de chaque jeune. Si d'autres examens sont nécessaires, (scanners, IRM etc) le jeune est accompagné dans d'autres centres du GHU qui beneficient d'infrastructures plus importantes comme à Ste Anne.
Pour la première fois cette année, au printemps 2022, Le CIAPA a organisé un séjour en bord de mer pour quelques patients jugés capables d'autonomie. Toutes les activités, (cheval, acrobranche, mais aussi participation aux taches la vie quotidienne etc) se sont faites dans la douceur. Aucune obligation évidemment mais beaucoup d'écoute et d'encouragements pour que chaque évènement soit pour ces jeunes une vraie avancée et parfois même une victoire,
En plein mois d'Aout, un jeune me dit qu'il aimerait que je fasse des photos professionnelles de lui où il se trouverait beau. De toute ma carrière, jamais commande ne fut aussi impactante. Chaque photographie, de quelque sujet que ce soit, nécessite une réflexion intense et respectueuse pour trouver le bon cadre, le bon fond, la bonne distance...C'est LA photographie...mais là encore et plus que jamais j'ai réfléchi à un protocole qui permette de laisser le choix de son image au modèle, qui l'inclue dans la démarche tout en laissant place à la spontanéité et au jeu. L'idée de se dévoiler et donc d'épaisseurs de voile m'est apparue comme une évidence. Derrière 4 épaisseurs de voilage, l'adolescent n'est qu'une silhouette mais à chaque épaisseur enlevée, il est un peu plus reconnaissable. J'ai donc proposé ce projet à l'équipe de soignants. Cela a été discuté, argumenté, nommé, un protocole a été mis en place pour savoir qui je pouvais photographier et nous avons ensemble établi une présentation aux jeunes.. Une fois le projet accepté j'ai installé un studio, près du labo photo, et j'ai photographié chaque jeune qui le souhaitait. Les séances furent incroyables, intenses et souvent pleines de vie, d'envies. J'ai montré l'ensemble des images à chaque modèle en lui laissant le choix de 3 niveaux de sélection : 1) on élimine ce qu'il ne veut pas du tout garder meme tout s'il le souhaite, 2) il garde certaines images mais que pour lui 3) il accepte que ces images soient vues par tout le monde même des inconnus.
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