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J'ai voulu à travers ce travail mettre en valeur la beauté ordinaire. Telle un ethnologue, j'ai cherché à immortaliser les rituels qui caractérisent  "notre tribu".

 

Pour cela j'ai voulu me plonger au coeur du quotidien, en installant un studio a l'intérieur de salons de coiffure, l'un à Paris l'autre en banlieue. J'y ai réalisé des portraits bruts, simples et sans artifices pour retrouver le grain de la peau, les matières, les visages imparfaits mais tout aussi beaux.

 

Je savais que j'avais choisi là un endroit que l'on ne montre que très peu, je touchais au plus intime, au tabou. Pour aller jusqu'au bout je décidais de faire les portraits en cours de processus. Montrer tout le travail, tous les efforts mais aussi combien l'art de la métamorphose, vieux de tous les temps, est riche de matières et d'invention. Les gens sont là, mis à nu, dans une situation d'intimité qu'ils osent montrer pour lutter avec moi contre l'idée qu'ils sont ridicules.

 

C'est pourquoi je voulais une lumière d'école classique, des attitudes figées et sculpturales. Ils prennent des allures de personnages de spectacle; leurs coiffures rappellent l'invention de grands créateurs, ils deviennent des personnages de film ou de peinture.

Leur humanité n'a rien à envier aux modèles qu'on leur propose.

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